Sujet et corrigé Français (épreuve anticipée) – Bac L

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Téléchargez gratuitement les sujets et corrigés de l'épreuve de Français (épreuve anticipée) de l'ancien Bac L.

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Voici les sujets et les corrigés de l'épreuve de Français (épreuve anticipée) de 2018 et 2019. Le programme a certes changé mais il existe toute de même quelques similitudes avec la nouvelle épreuve. Ces annales vous seront donc très utiles pour vos révisions.

Retrouvez le sujet de Français du Bac L 2019

Extrait du sujet :
Texte A : Molière, Le Bourgeois Gentilhomme, I, 2, 1670.
Riche bourgeois cherchant à devenir homme de qualité, Monsieur Jourdain a l'intention d'apprendre les manières des aristocrates. C'est ainsi qu'il s'entoure d'un maı̂tre tailleur et d'un maître d'armes, et qu'il prend des cours de musique, de danse et de philosophie.
MONSIEUR JOURDAIN. — Voyons un peu votre affaire.
MAÎTRE DE MUSIQUE. — Je voudrais bien auparavant vous faire entendre un air qu'il vient de composer pour la sérénade que vous m'avez demandée. C'est un de mes écoliers, qui a pour ces sortes de choses un talent admirable.
MONSIEUR JOURDAIN. — Oui ; mais il ne fallait pas faire faire cela 5 par un écolier, et vous n'étiez pas trop bon vous-même pour cette besogne-là.
MAÎTRE DE MUSIQUE. — Il ne faut pas, Monsieur, que le nom d'écolier vous abuse. Ces sortes d'écoliers en savent autant que les plus grands maîtres, et l'air est aussi beau qu'il s'en puisse faire. Écoutez seulement.
MONSIEUR JOURDAIN. — Donnez-moi ma robe pour mieux entendre... Attendez, je crois que je serai mieux sans robe... Non ; redonnez-la-moi, cela ira mieux.

Découvrez le corrigé de Français du Bac L 2019

Extrait du corrigé
I – Question de corpus : Quels rôles la chanson joue-t-elle dans ces textes ?
1) Amuser

C'est le cas pour le Bourgeois Gentilhomme, dont le manque d'attrait pour la jolie chanson peut faire rire, d'autant plus qu'il y oppose une chansonnette campagnarde aux rimes grossières : « Je croyais Jeanneton / Plus douce qu'un mouton ». Quant au Comte du Barbier de Séville, Beaumarchais se sert du prétexte de la chanson pour le faire plaisamment houspiller par son valet Figaro : « Courage, Monseigneur ! » 2) Révéler les personnages
Le mauvais goût de Monsieur Jourdain se remarque dans son attrait pour la chanson avec « du mouton » ; mais la flagornerie du Maître à danser tout autant : « Vous le chantez bien. » La chanson des lavandières révèle aussi la tristesse de la Reine, qui s'aperçoit comme la « liberté des autres » lui est douloureuse : elle se révèle donc à elle-même autant qu'au spectateur. 3) Jouer avec les limites
La Reine de Victor Hugo est reprise sèchement : « Une reine d'Espagne ne doit pas regarder à sa fenêtre ». La chanson des lavandières creuse encore davantage le fossé qui la sépare d'elles. Le Comte utilise la chanson censée le révéler pour mentir encore : « Je suis Lindor, ma naissance est commune. » ; et Figaro pour franchir doucement la limite du respect qu'il lui doit : « Est-ce qu'un homme comme vous ignore quelque chose ? » II – 1. Commentaire : extrait du Barbier de Séville de Beaumarchais.
Comment Beaumarchais, en renouvelant une scène canonique, expose-t-il le double-jeu de ses personnages ?
1) Une scène canonique : le séducteur sous le balcon
Le Comte Almaviva se trouve, de nuit, sous le balcon de Rosine qu'il cherche à séduire. C'est une scène canonique du séducteur qui veut libérer la jeune fille de son tuteur, qui correspond ici au personnage classique du barbon.
La jeune fille quant à elle possède une chambre dont le balcon permet un jeu de scène canonique lui aussi : une avancée dans l'ombre et en hauteur, qui permet au prétendant de se dissimuler dessous. Elle lui est supérieure par sa position haute, et par les sentiments qu'elle lui inspire.
Enfin, le valet est là en guise de faire-valoir, il dialogue avec son maître au sujet de l'affaire qui l'amène en ce lieu comme dans toute comédie où son échange permet de révéler les intentions du maître.
2) Un renouvellement de la scène
Cependant, la scène est renouvelée par le fait que la jeune fille est entreprenante : elle est bien « derrière sa jalousie » d'après Figaro, c'est-à-dire prête à recevoir l'hommage de son prétendant. En outre, c'est elle qui a laissé tomber la partition cachant un message, sous forme d'ordre : « Chantez indifféremment ». C'est ainsi elle qui mène la danse, ou la chanson.
Le séducteur se trouve donc intimé de lui obéir, et il apparaît malhabile (« Je ne sais pas faire de vers, moi. »), multipliant les questions : « Pourquoi ? », « Mais comment chanter sur cette musique ? »… « Que veux-tu que j'en fasse ? », finit-il par demander à Figaro, qui apparaît contrairement à lui comme un valet particulièrement audacieux. Figaro incite le Comte à répondre à Rosine : « Chantez comme si vous chantiez », « Prenez ma guitare ». Il n'hésite pas à lui donner des ordres, prenant l'avantage dans une situation où il se trouve à l'aise ; d'ailleurs il s'agit de sa propre guitare.

Découvrez le sujet de Français du Bac L 2018


Extrait du sujet :

TEXTE A: Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves (1678)

La Princesse de Clèves et Monsieur de Nemours s'aiment. Mais fidèle à son mari, la Princesse refuse cet amour. Par loyauté, elle avoue sa passion pour Monsieur de Nemours à son mari. Monsieur de Clèves en meurt. Monsieur de Nemours tente de convaincre la Princesse que leur amour peut désormais être vécu.

–Hé! croyez-vous le pouvoir, madame ? s'écria M. de Nemours. Pensez-vous que vos résolutions tiennent contre un homme qui vous adore et qui est assez heureux pour vous plaire ? Il est plus difficile que vous ne pensez, madame, de résister à ce qui nous plaît et à ce qui nous aime. Vous l'avez fait par une vertu austère, qui n'a presque point d'exemple ; mais cette vertu ne s'oppose plus à vos sentiments et j'espère que vous les suivrez malgré vous.
– Je sais bien qu'il n'y a rien de plus difficile que ce que j'entreprends, répliqua Mme de Clèves ; je me défie de mes forces au milieu de mes raisons. Ce que je crois devoir à la mémoire de M. de Clèves serait faible s'il n'était soutenu par l'intérêt de mon repos ; et les raisons de mon repos ont besoin d'être soutenues de celles de mon devoir. Mais, quoique je me défie de moi-même, je crois que je ne vaincrai jamais mes scrupules et je n'espère pas aussi de surmonter l'inclination que j'ai pour vous. Elle me rendra malheureuse et je me priverai de votre vue, quelque violence qu'il m'en coûte. Je vous conjure, par tout le pouvoir que j'ai sur vous, de ne chercher aucune occasion de me voir. Je suis dans un état qui me fait des crimes de tout ce qui pourrait être permis dans un autre temps, et la seule bienséance interdit tout commerce entre nous.[...]

Découvrez le corrigé de Français du Bac L 2018

Extrait du corrigé:
Ecriture
I – Quelles raisons ces personnages féminins invoquent-ils pour justifier leur renoncement à l'amour ?
La première raison invoquée est celle du devoir. Ainsi la Princesse de Clèves l'exprime-t-elle dès le début de son dialogue avec M. de Nemours, ajoutant plus tard que ce devoir « ne subsiste que dans [s]on imagination ». Delphine, l'héroïne de Madame de Staël, fait remarquer à Matile que selon elle « il suffit du devoir pour commander les affections du coeur » en sachant bien ce que ce devoir coûte aux « âmes passionnées » qu'elle lui oppose.
Pour l'héroïne de Colette, une deuxième raison prévaut : celle de ce qu'elle nomme « un orgueil de pauvresse », qui lui fait demander à celui qu'elle aime et qu'elle appelle « intrus » de s'éloigner pour garder son indépendance. Cette indépendance, c'est aussi celle que reprend la Princesse de Clèves lorsqu'elle évoque le « repos » des passions qui lui permettra de se retrouver loin de « celui qui accapare » comme le nomme Renée.
Enfin, la troisième raison peut aussi être celle de la beauté du sacrifice : « c'est pour votre bonheur que je sacrifie le mien », écrit Delphine à Matilde ; là où Renée Néré révèle comme par inadvertance « tu ne sauras pas de quel débat tu fus le prix ». Cependant le sacrifice garde une part de douleur, et justifie la demande ultime de la Princesse à Nemours : « ne chercher aucune occasion de me voir ».[...]

Découvrez le sujet de Français du Bac L 2017

Le sujet comprend :
Texte A : Voltaire, Le Siècle de Louis XIV, extrait (1751)
Texte B : Alfred de Vigny, Poèmes antiques et modernes, « La Prison », extrait (1826)
Texte C : Victor Hugo, Les Jumeaux , acte II, scène 1, extrait (1839)
Texte D : Alexandre Dumas, Le Vicomte de Bragelonne, extrait (1850) Extrait du texte A : Voltaire, Le Siècle de Louis XIV, extrait (1751) Dans les premières années du règne de Louis XIV, un mystérieux prisonnier est tenu au secret sous un masque en métal. Son anonymat alimente rapidement les rumeurs et les fantasmes. Près d'un siècle plus tard, Voltaire reprend cette histoire et développe la thèse selon laquelle le prisonnier pourrait être un frère caché du roi. C'est le début de la légende du Masque de fer. Quelques mois après la mort de ce ministre1, il arriva un événement qui n'a point d'exemple ; et, ce qui est non moins étrange, c'est que tous les historiens l'ont ignoré. On envoya dans le plus grand secret au château de l'île Sainte-Marguerite, dans la mer de Provence, un prisonnier inconnu, d'une taille au-dessus de l'ordinaire, jeune et de la figure la plus belle et la plus noble.
Ce prisonnier, dans la route, portait 5 un masque dont la mentonnière avait des ressorts d'acier qui lui laissaient la liberté de manger avec le masque sur son visage. On avait ordre de le tuer s'il se découvrait. Il resta dans l'île jusqu'à ce qu'un officier de confiance, nommé Saint-Mars, gouverneur de Pignerol, ayant été fait gouverneur de la Bastille l'an 1690, l'alla prendre à l'île Sainte-Marguerite, et le conduisit à la Bastille, toujours masqué. Le 10 marquis de Louvois alla le voir dans cette île avant la translation3, et lui parla debout et avec une considération qui tenait du respect.
Cet inconnu fut mené à la Bastille, où il fut logé aussi bien qu'on peut l'être dans le château. On ne lui refusait rien de ce qu'il demandait. Son plus grand goût était pour le linge d'une finesse extraordinaire, et pour les dentelles. Il jouait de la guitare. On lui faisait la plus grande chère4, et le 15 gouverneur s'asseyait rarement devant lui. Un vieux médecin de la Bastille, qui avait souvent traité cet homme singulier dans ses maladies, a dit qu'il n'avait jamais vu son visage, quoiqu'il eût souvent examiné sa langue et le reste de son corps. Il était admirablement bien fait, disait ce médecin ; sa peau était un peu brune ; il intéressait par le seul ton de sa voix, ne se plaignant jamais de son état, et ne laissant point 20 entrevoir ce qu'il pouvait être.

Découvrez le corrigé de Français du Bac L 2017

I – Les textes de Vigny, Hugo et Dumas reprennent la figure du Masque de fer : en quoi diffère-t-elle de celle que propose Voltaire ? Dans les textes de Vigny, Hugo et Dumas se lisent des points communs :
  • la grandeur : « choses merveilleuses » pour Vigny (ligne 21) ; « voix tellement solennelle et terrible » pour Dumas (ligne 19) ;
  • l'horreur : « ce masque est encor le plus affreux des deux » (vers 7) écrit Hugo qui évoque ensuite le laboureur qui s'enfuit « épouvanté » (vers 11) ; il est « ce malheureux » pour Dumas (ligne 11) et « ses jours captifs » pour Vigny (vers 24) ;
  • l'animalité : « je ne suis pas un homme » (Hugo, v. 14), «rugissement» (Dumas, l. 14) ; Alors que Voltaire dédramatise la situation en nous montrant un homme accessible qu'il qualifie simplement de « prisonnier inconnu » (ligne 4). Il insiste sur sa jeunesse : « jeune » (ligne 5) et nous décrit sa situation comme n'étant pas si difficile : d'abord son masque n'est pas intégral (« un masque dont la mentonnière… liberté de manger », ligne 6), et ensuite la vie qu'il mène en prison n'est pas si difficile : « il fut logé aussi bien qu'on peut l'être » (ligne 13), « il jouait de la guitare » (ligne 15), et « on lui faisait la plus grande chère » (ligne 15). NB : ce corrigé vous est proposé par Studyrama. Il s'agit d'une proposition de corrigé qui ne saurait tenir lieu de corrigé officiel. Toute reproduction sans accord est strictement interdite.

    Retrouvez le sujet de Français du Bac L 2016

    Objet d'étude : Les réécritures du XVIIe siècle à nos jours
    Le sujet comprend :
    Te
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